La réorientation


Mais dis-moi qu'est-ce qu'il s'en est passé des choses depuis août 2019 où je postulais dans une autre filière !
Tu t'en doutes, si je ne suis pas revenue c'est que premièrement tout s'est bien passé, j'ai réussi à changer de filière, et deuxièmement c'est que j'étais bien occupée.
Même que pour être tout à fait honnête, si j'ai commencé cet article le 3 mars 2020, aujourd'hui nous sommes le 17 juin 2021. Donc quand j'ai commencé cet article, on sait tous combien je ne m'attendais pas (tout comme vous) à tout ce qui est arrivé ensuite : le COVID, les confinements, le port du masque, les cours en distanciel, la fermeture des lieux de vie.

Si je reviens c'est que je sens que c'est le moment de reprendre cet espace, de me le réapproprier, d'apprendre à être moins exigeante vis à vis de mes partages et d'accepter que c'est ok si je ne viens que pour poster quelques photos avec trois mots dessous. En commençant par cet extrait d'un voyage à Ostende où j'étais ravie de manger des moules frites, un plat cher à mon enfance.

C'est comme tenir un journal public (qui soyons honnête est quand même pas mal intime/privé puisque personne n'y vient ?) J'ai pas regardé les statistiques, si encore c'est possible de le faire ? - mais ça semble assez évident. Blogger n'a jamais été une plateforme qui m'offrait beaucoup de visibilité, une page d'accueil pour découvrir d'autres contenus et d'autres bloggers et tant pis, puisque j'en ai bien assez avec tous les réseaux sociaux.
La folie des blogs je l'ai eu adolescente, avec la frénésie du prochain, d'en changer tous les mois notamment à cause du harcèlement scolaire qui me suivait jusque sur internet, car si l'on choisit avec qui on est amis et qui a accès à nos informations sur les réseaux sociaux, le principe du blog et d'une chaîne youtube c'est que c'est totalement publique. Avec l'ouverture de ma chaîne youtube y a bien 7 ans maintenant je crois, j'ai arrêté de partager du contenu intime, des réflexions trop profonde, j'ai cessé la publication de mes notes/livre de dépression (dont je suis sortie depuis mon dernier post d'ailleurs !), je n'étais toujours pas ok avec l'idée de ce contenu public, accessible à des gens que je tiens exprès à l'écart de ma vie. Ainsi ouvrir ce canal sur ma vie, c'était totalement contraire à mon mode de vie.

Depuis la fin de la dépression, de nombreuses choses ont changé, dont moi, mes envies, mes peurs et mon entourage. Alors si ces gens que je tiens à l'écart sont toujours quelque part dans la nature, j'ai désormais suffisamment de recul et de bon sens pour ignorer cette probabilité, cette hypothétique présence.

Au départ, cet article est censé parler de réorientation. Alors revenons un peu sur ce sujet que j'avais apparemment choisi en 2019. Après le lycée j'ai subi comme tout le monde les phases du système d'orientation français, à mon époque Admission Post Bac. J'avais des idées, des projets, des envies de filière ou carrière en particulier mais souvent à la sortie du lycée on est jamais seul face à cette décision et notre famille peut énormément nous influencer et peut-être nous fermer des portes de façon purement psychologique qui vont au-delà de l'aspect financier et ça a pu être mon cas du moins je l'ai ressenti comme ça. Alors comme beaucoup de gens, j'ai échoué sur les bancs d'une fac de sciences à Lyon parce que c'était pas loin, ça ne demandais pas de déménager à l'autre bout du pays ou de la planète, c'était pas très cher et sans doute que pour mes parents ça semblait moins risqué qu'autre chose. 
Sauf que voilà dans la vie on n'est (naît) pas tous égaux et la place sociale de nos parents jouent un rôle dans la nôtre. Si mon père n'a pas passé les épreuves du bac parce qu'il avait un contrat en poche, ma mère elle la rater et n'a jamais eu le courage ni les parents derrière elle pour la forcer à refaire une tentative ce qui l'a handicapé toute sa vie. Ce qu'il a rendu parfois dépendante de sa relation à sa vie parce qu'on ayant un enfant forcément l'idée de la femme au foyer qui s'occupe du de l'enfant unique est assez importante et a influencé mon schéma familial. Étant l'ainée de tous mes cousins, et enfant unique j'étais donc la première de ma famille à faire des études supérieures, à accéder à cette potentielle chance de m'élever socialement.
À côté de tout ça j'avais pas mal de problèmes psychologiques notamment liés à mon schéma familial à des comportements précis, à mon entourage, à des choses non résolus et un ex toxique en prime. Alors j'ai échoué lamentablement chez la psychologue de l'université dès la licence 1, que j'ai triplé par ego, par manque d'informations sur la réorientation, par peur de me tromper encore et de décevoir. Quand j'ai enfin validé ma licence après trois années d'université je suis rentré en licence 2, entre-temps j'avais changé de projet de carrière. Et après une licence en géologie je suis rentrée en licence de sciences de la vie de la terre et de l'univers pour préparer potentiellement le CAPES à l'issue d'un master et devenir prof en collège ou lycée. Ensuite est arrivé à la dépression pendant toute la licence deux que j'ai quadruplé, même moi je pensais pas ça possible je pensais pas qu'on me garderait, mais apparemment ils sont assez indulgent avec les gens qui ont des problèmes mentaux. Après toute la dépression et le fait que j'étais très asocial et très mal avec les gens, j'ai remis en question mon projet d'être en permanence dans une classe avec 30 élèves. J'ai effectué un stage de deux mois en école primaire maternelle ce que je n'avais jamais envisagé auparavant comme carrière et j'ai eu un vrai coup de cœur, le sentiment d'avoir trouvé ma place et un projet qui tient la route. Comme en licence deux j'ai validé au rattrapage j'ai eu ma note très très tard, trop tard pour postuler en présentiel dans beaucoup d'université qui m'intéressait en sciences de l'éducation. Et par chance j'ai su le 2 septembre que j'étais accepté en licence à distance sciences de l'éducation dans ma propre ville. Ce changement de filière et en plus ses études à distance un an avant le Covid ça a été salvateur, ça a pu m'isoler des gens, me faire étudie un domaine qui m'intéressait énormément, reprendre confiance en mes capacités et enfin réussir dans une filière d'études.
Cette filière sciences de l'éducation je l'ai découvert uniquement parce que j'ai fait un stage et que les enseignants qui était dans mon école avait fait ce parcours jamais auparavant je n'en avais entendu parler. Et malgré toutes les filières et tous les salons que j'ai pu voir tester ou autre avant mes 18 ans, c'est bien le parcours qu'il m'avait jamais traversé l'esprit. Je pense sans doute que si on m'avait orienté vers cette voix dès le départ je n'irai peut-être pas été aussi heureuse qu'aujourd'hui parce que j'avais besoin de temps pour me soigner mentalement, pour aller mieux et prendre en maturité et être prête à affronter cette future carrière. J'ai remarqué très vite le changement que j'avais par rapport à cette nouvelle filière, au partiel d'un coup j'étais incapable de stresser j'étais très sereine, j'arrivais à dormir, à réviser dans les temps, à faire des fiches. D'un coup le temps où j'allais aux partiels de biologie avec le ventre serré parfois à me plier en deux dans la rue semblait très loin et très différent. Très souvent dans mon année à distance seul chez moi être très autonome et organiser mon avancée comme je le souhaite, j'ai eu cette réflexion "qu'est-ce que je foutais en sciences avant?!". Encore aujourd'hui si ça peut sembler une perte de temps c'était quelque chose qui m'a aidé avec la personne que je suis aujourd'hui, et malgré tout ça m'a apporté un bagage et aussi une idée de ce que je ne veux pas faire dans la vie de ce qui menace de comment je fonctionne j'ai pu tester des nouvelles façons de travailler, et toute cette période de cours à distance puis de Covid a fait une très bonne transition pour moi entre ma dépression et ma réappropriation de l'espace social.
Ce que j'aimerais que vous reteniez après tout ça c'est que aujourd'hui je suis pleinement satisfaite de mes études que j'ai réussi au la main ma licence trois est actuellement mon Master un sans aucun rattrapage, avec mention et jamais moins de 15 de moyenne. Y a des filières où on a envie d'aller mais qui nous correspondent juste pas et dans lesquelles on finira juste par se sentir nul incapable à créer de nouvelles peurs et être à la limite de la phobie scolaire. J'ai eu la chance de trouver la bonne filière au bout d'un moment et c'est ce que je souhaite à tous. Si vous ne deviez garder qu'une chose en tête c'est débarrassez-vous de la peur de l'échec parce que même les échecs vous apprennent des choses sur vous et vous aurez toujours la force de rebondir ensuite. C'est OK de se tromper, de faire des erreurs, de se réorienter, et si vous avez du mal à savoir ce qui vous correspond ou autre il y a des centre d'information sur l'orientation dans chaque université, des passerelles pour se réorienter, des tests pour se positionner et apprendre à se connaître, des stages pour expérimenter, des gens pour vous tendre la main et il n'y a pas de honte à ne pas savoir ce que l'on veut faire tout de suite ou de vouloir en changer régulièrement, et il n'y a pas de honte à reprendre des études même après une carrière.

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