J'avais tenté de commencer le Top Body Challenge il y a un moment pendant l'été et l'idée de ne pas le faire seule m'avait aidé, maintenant avec le recul j'ai des doutes. Cela demandait de concilier deux emplois du temps, des exercices qui ne convenaient pas à tous, un rythme différent, des motivations différentes, une motivation compliquée.
En revoyant des photos j'ai eu une prise de conscience et l'idée de reprendre pendant ces vacances m'avait déjà effleuré. L'idée est de reprendre seule, si possible de faire une séance par jour pendant les vacances, même si je pense que quand les cours reprendront cela sera compliqué.
Le sport ça m'avait aidé à me vider la tête, à sentir mes muscles s'échauffer et les exercices au sol, la musculation ça me plait. J'ai découvert quelque chose qui me rendait heureuse, qui m'aidait dans ma tête à tenir bon. Je me sentais connectée entre mon esprit et mon corps, j'arrivai à ne plus penser, psychologiquement ça m'aide beaucoup et en cette période j'ai besoin de tout le soutien que je peux avoir. Je n'ai rien de stable en ce moment, j'ai peur de retourner chez la psychologue par peur de son verdict, de sa réaction. J'ai conscience de n'avoir jamais été aussi dérangée, depuis le harcèlement de rue j'ai été en stress post-traumatique, c'est dur comme mot mais c'est exactement ça, dans toutes les définitions, dans toutes mes réactions. Mais depuis il n'y a pas que ça, je pensais que ça irait, que ça se calmerait, que tout retrouverait son sens, mais non. Inconsciemment j'ai peur au quotidien, même chez moi, cela a accentué une méfiance déjà présente. J'ai toujours peur sur le quai du métro que quelqu'un me pousse dans le vide, j'ai le sentiment, la crainte que n'importe qui me veuille du mal, encore plus certaines personnes en particulier. Je ne suis pas dans un état d'esprit d'abandon, je ne peux pas lâcher, je ne peux pas être tranquille tant que les personnes qui me dérangent ne soient pas écartées de ma vie définitivement. Je ne suis pas dans la faiblesse de me dire que j'en ai marre de vivre, je suis dans l'idée que ce n'est pas à moi de souffrir et d'avoir mal mais à eux, et dans ce sens c'est moi-même le danger. J'ai peur de ne pas contrôler ces envies. J'ai réellement envie que certains disparaissent, s'ils étaient en danger de mort je serais incapable de les aider par exemple. On ne peut pas nier que c'est un problème chez quelqu'un de paranoïaque de vouloir la disparition de quelqu'un. J'ai peur de devenir cinglée momentanément, de ne plus me contrôler.
Revenons au quotidien. J'ai peur qu'un inconnu vienne défoncer ma porte pour me tuer, j'ai toujours ce sentiment, où que je sois, peu importe que je sois seule ou non. Je rationalise juste mieux accompagnée mais ça s'arrête là, ça n'enlève pas et n'atténue pas la peur. J'ai peur d'être suivie, de devoir affronter des gens que je souhaiterai loin, j'ai peur que cette ville soit encore trop petite. Je prend le moindre lien, le moindre signe comme une attaque. Je me sens offensée dans la rue quand je croise quelqu'un avec un signe religieux, que ce soit une croix, une djellabah ou une kippah. Je me sens offensée de voir quelqu'un qui s'affiche religieux, donc croyant à un bouquin qui prêche que la femme est inférieure à l'homme. je me sens offensée dans ma condition, attaquée, j'imagine les choses horribles que ces gens peuvent avoir en tête sur les femmes et leurs droits. Je me sens offensé que les gens qui ne lisent même pas ces livres religieux alors qu'ils suivent justement cette religion en jurant sur la bible ou le coran affichent leurs convictions. Je me sens autant offensé que si quelqu'un dans la rue portant un T-shirt avec écrit "je n'aime pas les humains noirs" ! C'est la même chose et pourtant tout le monde ne s'échaufferait que sur le T-Shirt.
Je n'ai pas peur des accidents d'avions, de me faire écraser demain, j'ai peur des gens, de tous, parce que je sais que n'importe qui peut devenir cinglé, je me demande moi-même si je ne le deviens pas dans tout ça. Dans ma paranoïa, dans mon stress quotidien, dans ma haine viscérale de Lui, d'Eux, des gens, des inactifs, de ceux qui se plaisent dans leurs petites vies tranquille à critiquer les autres, de ceux qui n'ont jamais de problème, de ceux pour qui tout est facile, Toujours. Comment vit-on quand on n'est pas tranquille tant que notre voisin est vivant ?
Comment l'on tient bon quand on ne dort plus ? Quand on enchaîne les insomnies et les cauchemar ? Cela fait deux nuits que je dors mieux, mais j'ai toujours cette peur que les insomnies reviennent aussi vite qu'elles sont parties.
Comment ne perd-t-on pas l'esprit quand on devient agressif à la moindre perturbation ? Que fait-on quand on n'a plus confiance en personne ?
Comment on se sort de la paranoïa, de la peur, de la violence. Pourquoi je n'arrive pas à en parler et qu'il n'y a qu'en mots que cela sort. Pourquoi quand j'essaye d'expliquer, d'en parler j'ai mal de le dire, je me sens écrasée de devoir le dire, de mettre des mots dessus. J'ai peur de me rendre compte que ce qui se passe dans ma tête est grave mais je ne peux pas accepter que cela soit anodin.
Bref, j'avais besoin que tout cela sorte, vous en conviendrez ça ne va pas super bien mais ça ne peut qu'aller mieux, c'est pour cela que je reprend le sport et le programme donc, pour me changer les idées et me donner une voie de bonheur, de support pour traverser cette période difficile.
Bref, j'avais besoin que tout cela sorte, vous en conviendrez ça ne va pas super bien mais ça ne peut qu'aller mieux, c'est pour cela que je reprend le sport et le programme donc, pour me changer les idées et me donner une voie de bonheur, de support pour traverser cette période difficile.
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