Tout commence par le harcèlement de trop. De rue, d’un voisin, d’un ex. Tout s’ajoute, se multiplie, devient trop lourd à porter. Je commence par nous voir tous et toutes comme des cibles potentielles, puis des agresseurs potentiels.
Je suis défaitiste, paranoïaque, je vois le verre à moitié vide. Ce n’est que le début de la fin et il va falloir revenir sur de nombreuses choses de mon enfance jusqu’à maintenant pour pouvoir comprendre, avancer de nouveau, ne serait-ce que sortir la tête de l’eau.
Comme vous tous, j’ai appris par rapport à ce que l’on m’a dit, tout autant que j’ai appris des réactions des autres selon la situation, des non-dits. J’ai appris à l’école et de mes parents. J’ai appris « ce qui se faisait » et « ce qui ne se faisait pas » de la part d’une société patriarcale et en tant que femme j’ai subi. Aujourd’hui je n’approuve pas la vision de la société dans laquelle je vis et ça devient un problème puisque cela m’empêche de vivre. La dépression s’est installée partout, dans chaque coin de ma tête, chaque souvenir, jusqu’à remplacer tout ce que je connais au quotidien.
Mon but unique dans le partage de ces écrits est de susciter la réflexion, la remise en question, d’apporter un oeil nouveau à chaque lecteur.
Réflechir sur pourquoi lutter contre le harcèlement sous toutes ses formes et peut-être vous rendre compte que vous aussi parfois vous y contribuez. Moi-même je ne suis pas parfaite dans mon combat, mais c’est en ouvrant les yeux qu’on peut ensuite corriger ses erreurs.
Réfléchir sur l’éducation que l’on donne aux autres, à soi. Prendre conscience de la portée de chaque acte. Réfléchir sur les tabous de cette éducation et de la société.
Parler de cette maladie méconnue qu’est la dépression, qui s’immisce dans votre vie comme fourmi et qui devient une sangsue. Cette maladie invisible et mal vue, j’ai envie de vous la faire connaître pour pouvoir mieux réagir face à celle-ci.
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