Et au fond de moi, je te disais adieu. Pour un an, peut être deux. Tu vivais ta vie tous les jours, moi je vivais deux heures par an, et je passais le reste à t'écrire et à t'attendre. Tu sauvais des vies, je concevais le bonheur des autres. N'y avais je seulement pas le droit ? Condamné à errer dans le passé, à vivre dans le souvenir, dans la douleur et ce manque poignant de toi. Chaque seconde je pensais à toi, j'attendais ce jour, ces deux petites heures. J'y passais souvent, planté à Notre Table. Je regardais par la vitre les avions décoller et atterrir, en pensant qu'un jour, tu serais dedans, à venir me voir, et à repartir aussi vite. Pour Toujours on s'était dit. J’ai encore ta chaîne autour de mon cou. Je la sers fort quand l'absence est trop forte, quand le bonheur fuit sous le ciel gris. Je pense à toi qui les aide, eux du bout du monde, ces gens que tu ne connais même pas, et que tu leurs dédies ta vie. Raconte-moi ta vie là-bas Susan. Explique-moi ce que tu aimes, la couleur du sable et le gout du vent. Apprends moi leur culture, dis moi ce que tu préfères là bas. Écris-moi, cela fait tellement longtemps ta dernière lettre. J'essai de te comprendre Susan. Comprends-moi. Jusque là tu n'as fait que fuir ta vie, fuir les problèmes comme lorsque nous étions gamins. Tu as fuit le décès de ta mère. Fais ta vie Susan, ne te sens pas coupable, tu n'as pas à l'être. Elle avait fait ses choix et tu avais fait les tiens. On a grandi, on a vieillit Susan. Il serait peut être temps de te poser ? De réfléchir à l'avenir que tu souhaites vraiment.
Pense à moi. Ton vieil ami.
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